Les milieux humides et hydriques

La protection des milieux humides

Les milieux humides et hydriques jouent un rôle écologique essentiel et doivent, à ce titre, être protégés. Certaines activités, telles que le développement urbain, la coupe forestière ou les activités minières peuvent fragmenter, voir détruire certains de ces milieux. La dégradation et la destruction des milieux humides et hydriques peuvent entre autres, réduire la capacité à diminuer les risques d’inondations, à filtrer l’eau des lacs et rivières et plus encore!

Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques

Le 16 juin 2017, l’Assemblée nationale adoptait la Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques (LCMHH), dans le but de mettre en place un nouveau régime de conservation des milieux humides et hydriques (MHH). La loi vise notamment à renforcer la protection, les fonctions écologiques exercées par les milieux humides et hydriques, ainsi que préciser le rôle des organismes de bassin versant et leurs tables de concertation régionale. Se faisant, le MELCC attribue une nouvelle responsabilité aux OBV, soit celle de mettre en place une démarche de concertation afin d’élaborer des objectifs de conservation des milieux humides et hydriques (OCMHH) sur leur territoire de gestion et d’en effectuer la mise à jour.

Les milieux humides et milieux hydriques

Auparavant perçu comme des terres inutilisables, les milieux humides et hydriques jouent un rôle bien important dans la filtration, de prévention des inondations, dans la conservation de la diversité biologique et plus encore! Ces milieux sont des milieux essentiels tant pour les espèces fauniques et floristiques, mais également pour tous les citoyens qui profitent de leurs nombreux services écosystémiques et fonctions écologiques.

LE SAVIEZ-VOUS? Au Québec, les milieux humides occupent plus ou moins 17 millions d’hectares ou 170 000 km2, soit environ 10 % de l’ensemble du territoire québécois (MELFFFP, 2022).

Les milieux humides

Les milieux humides constituent près de 45,6% de la zone de gestion. Les types principaux sont au nombre de quatre.

  • Les tourbières occupent une grande partie de cette zone. Une tourbière se caractérise, en premier lieu, par un sol saturé en permanence (un sol remplis d’eau).

    Plus précisément, dans une tourbière l’eau est très peu mobile ou stagnante. Le déficit en oxygène nuit alors à la décomposition et au recyclage des matières organiques. La litière végétale ne se minéralise que très lentement et très partiellement. Elle s’accumule alors, progressivement, formant un dépôt de matière organique mal ou non décomposée : la tourbe.

    (Source photo : Nicole Sanderson UQAM, via UnPointCinq, 2019).

  • Ils se développent sur des sols minéraux mal drainés et bordent généralement un plan d’eau. Il peut donc être inondé de façon permanente ou temporaire. Le marais est caractérisé par une végétation herbacée émergente. Le marais Kergus est un bel exemple dans la région.

    (Source photo : Réserve naturelle des Marais-du-Nord, Gilbert Brochenek)

  • Localisé sur un sol minéral ou organique qui est mal drainé, le marécage est toutefois mieux drainés que le marais, ce qui permet à de la végétation arbustive ou arborescente de se développer. Une grande partie du marécage est donc occupé par des arbres ou des arbustes.

    (Source photo : RIISQ, 2022)

  • Les eaux peu profondes se définissent comme des étendues d’eau reposant dans une cuvette dont la profondeur n’excède généralement pas deux mètres au milieu de l’été. Le couvert végétal, s’il existe, se compose surtout de plantes aquatiques submergées et flottantes.

    (Source photo : Étang d’Amel, Réserves naturelles de France)

Carte des milieux humides sur le territoire de gestion de l’OBVAJ

Carte des milieux humides sur le territoire de gestion de l’OBVAJ

Carte des milieux hydriques sur le territoire de gestion de l’OBVAJ

Les milieux hydriques

Afin de simplifier la compréhension, les types de milieux hydriques se résument ainsi : les lacs, les cours d’eau et les mares (non connectées au réseau hydrographique et qui se régénèrent par les eaux de pluies ou souterraines). La carte et le tableau suivants démontrent la présence du réseau hydrographique sur le territoire de gestion de l’OBV.

Les milieux hydriques englobent les espaces suivants :

  • Des milieux hydriques étendus, de forme variable, mais généralement sphérique. La profondeur d’eau d’un lac est constamment au-dessus de 2 m, même en période sèche.

    (Source Photo : Elisabeth Chartrand, Lac Blouin, 2022)

  • Les rivières sont des milieux hydriques rectilignes, de largeur variable. Puisque la rivière est moins étendue que le lac, on peut, dans la plupart des cas, vérifier la présence de courant, ainsi que sa direction. Les ruisseaux sont l’équivalent d’une petite rivière. Ils peuvent l’un et l’autre être à sec pendant une partie de l’année.

    (Source photo : Elisabeth Chartrand, Rivière Baillairgé, 2021)

  • Bandes de terre qui bordent les lacs, les cours d’eau et le fleuve, et qui s’étendent vers l’intérieur des terres à partir de la ligne des hautes eaux (ligne délimitant la zone où l’on passe d’une prédominance de plantes aquatiques à une prédominance de plantes terrestres). Les termes rive et bandes riveraines ne sont pas synonymes, le deuxième ayant une largeur variant de 10 à 15 m selon la réglementation en vigueur. Il s’agit d’une zone de transition entre les écosystèmes aquatiques et terrestres qui assure à la fois des fonctions d’assainissement des eaux et des fonctions écologiques.

    (Source photo : Municipalité Lac-Beauport, Restauration des rives, 2015)

  • Caractérisés comme la partie des lacs et des cours d’eau qui s’étend à partir de la ligne des hautes eaux vers le centre du plan d’eau.

    (Source photo : Elisabeth Chartrand, Tadoussac, 2019)

  • Des étendues de terre qui deviennent occupées par un cours d’eau, lorsque celui-ci déborde de son lit. Les fossés ne sont pas considérés comme des milieux hydriques. Ce sont des petites dépressions en long creusées dans le sol par l’intervention humaine. Ils assurent une fonction d’écoulement des eaux (drainage), mais également d’irrigation.

Les services écologiques

Le saviez-vous?

Les écosystèmes procurent de nombreux services que l’on nomme services écologiques ou services écosystémiques. Il s’agit en fait des bienfaits fournis par nature, indispensables à la survie de plusieurs espèces. Il existe quatre types de services fournis par les écosystèmes soit :

  • Les services d’approvisionnement (ex: alimentation, eau, combustible, ressources, etc.)
  • Les services de régulation (ex: le climat, la qualité de l’air, régulation de l’érosion, des maladies, etc.)
  • Les services de soutien (ex: le cycle de l’eau et de la matière, la formation des sols et la conservation de la biodiversité)
  • Les services culturels (ex: les valeurs spirituelles et religieuses, la récréation et l’écotourisme, etc.)

Les fonctions écologiques des milieux humides et hydriques

Outre les services écologiques, les milieux humides et hydriques en fournissement également des fonctions écologiques. La différence? Les services écologiques sont les bienfaits que l’être humain tire des écosystèmes (les produits récoltables par exemple), tandis que les fonctions écologiques sont les processus naturels qui permettent le fonctionnement et le maintien des écosystèmes (ex.: formation de sols, recyclage de nutriments, recyclage de l’eau, production primaire). Voici une liste plus exhaustive des fonctions écologiques :

  • Filtre contre la pollution, de rempart contre l’érosion et de rétention des sédiments, en permettant, entre autres, de prévenir et de réduire la pollution en provenance des eaux de surface et souterraines et l’apport des sédiments provenant des sols;
  • La régulation du niveau d’eau, en permettant la rétention et l’évaporation d’une partie des eaux de précipitation et des eaux de fonte, réduisant ainsi les risques d’inondation et d’érosion et favorisant la recharge de la nappe phréatique;
  • La conservation de la diversité biologique par laquelle les milieux ou les écosystèmes offrent des habitats pour l’alimentation, l’abri et la reproduction des espèces vivantes;
  • L’écran solaire et de brise-vent naturel, en permettant, par le maintien de la végétation, de préserver l’eau d’un réchauffement excessif et de protéger les sols et les cultures des dommages causés par le vent;
  • La séquestration du carbone et d’atténuation des impacts des changements climatiques;
  • La qualité du paysage, en permettant la conservation du caractère naturel d’un milieu et des attributs des paysages associés, contribuant ainsi à la valeur des terrains voisins.

Sources

Assemblée nationale du Québec (2017) Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques. Projet de loi no 132 (2017, chapitre 14).

Dy, Goulwen, Martel, Joly & Tremblay (2018) Les plans régionaux des milieux humides et hydriques – Démarche de réalisation. Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Direction de la protection des espèces et des milieux naturels et Direction de l’agroenvironnement et du milieu hydrique, Québec, 75 p.

Jobin, B., L. Gratton, M.-J. Côté, O. Pfister, D. Lachance, M. Mingelbier, D. Blais, A. Blais et D. Leclair. (2019). Atlas des territoires d’intérêt pour la conservation dans les Basses-terres du Saint-Laurent – Rapport méthodologique version 2, incluant la région de l’Outaouais. Environnement et Changement climatique Canada, MELCC, MFFP, Plan d’action Saint-Laurent, Québec, 170 p.

Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (2019). Cartographie des milieux humides potentiels du Québec.

Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. (2019). Cartographie des milieux humides potentiels du Québec – Guide de l’utilisateur

Ministère de l’Énergie et des Ressources Naturelles. (2019). Géobase du réseau hydrographique du Québec (GRHQ)

Pellerin, S. & P. (2013). Analyse de la situation des milieux humides au Québec et recommandations à des fins de conservation et de gestion durable. Québec: MELCC.

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