L’entretien de la pelouse

Pourquoi la pelouse ?

Les pelouses occupent une place importante dans les espaces verts urbains. En 1991, on estime au Québec à plus de 200 000 hectares la superficie engazonnée, sans compter les terrains de culture (plus de 5 000 hectares). On utilise les pelouses principalement pour l’aménagements de terrains résidentiels, espaces verts municipaux, sportifs et commerciaux. Les terrains engazonnés sont aussi présent dans l’aménagement des cimetières, des abords routiers et des aéroports, en agriculture pour la création de voies d’eau engazonnées afin de limiter le ruissellement, dans l’aménagement de tranchées drainantes et près des bassins d’eau d’épuration.

Outre pour l’esthétiques, la pelouse apporte plusieurs bienfaits au plan de l’environnement

Purification de l’air

Les pelouses servent à retenir la fumée et la poussière provenant de l’atmosphère. Jusqu’à 12 millions de tonnes sont contenues dans celles-ci. De plus, par la photosynthèse, une pelouse d’environ 230 m2 produit annuellement suffisamment d’oxygène pour une famille de quatre personnes. Elle permet aussi d’emmagasiner le dioxyde de carbone (CO2) et absorber le bioxyde de souffre (SO2).

Réduction de la température ambiante

En milieu urbain, il est bien important d’avoir assez de végétaux afin qu’ils puissent réduire la température ambiante soit en procurant de l’ombrage ou par leur processus d’évapotranspiration (quantité d’eau libérée dans l’atmosphère). C’est de cette façon que la pelouse contribue à la diminution de la température, en rejetant des milliers de litres d’eau dans l’atmosphère. Contrairement à des zones pavées (trottoir et aire de stationnement), la température peut être jusqu’à 14 °C plus basse à la surface de la pelouse. 

Conservation de l’eau

Les pelouses sont un milieu disant perméable (qui permettent l’absorption de l’eau dans le sol), ainsi elle permet la recharge de la nappe phréatique. Sa capacité d’absorption est six fois supérieure à celle d’un champ de blé et quatre fois plus qu’un champ de foin. En absorbant l’eau, la pelouse contribue aussi à diminuer le ruissellement de l’eau et retenir les particules de sol et certains polluants qui pourraient se retrouver dans les cours d’eau. Selon le type de pelouse, elle peut recevoir jusqu’à 25 mm d’eau dans un très court laps de temps sans ruissellement majeur (pelouse de pâturin du Kentucky). De plus, elle sont d’excellentes couvre-sol pour réduire ou empêcher le sol de s’éroder.

Surface sécuritaire

Les pelouses sont beaucoup utilisées pour le sport et les parcs, car elles procurent une surface de jeu sécuritaire comparativement à d’autres plantes ou surfaces synthétiques. Grâce à l’adhérence et la capacité d’absorber les chocs par la couche de feutre, la pelouse diminue les risques de blessures des joueurs sportifs.

Source : FIHOQ

Pour une pelouse durable, abandonnez le stéréotype du «vert de golf»

L’entretien de la pelouse

Source : FIHOQ

Acceptez que votre pelouse évolue et s’adapte à son milieu

Lors de la culture de pelouse conventionnelle, son étendu est constitué d’une seule espèce de graminées. Une telle surface uniforme de pelouse ne pourrait se développer dans un environnement naturelle sans notre intervention. Du au fait qu’elle manque de diversité végétale, une telle pelouse est d’autant plus vulnérable aux attaques d’insectes ravageurs et aux maladies, car le manque de variété offre une condition favorable à ces espèces indésirables de s’y établir sans trop de difficulté. C’est la raison pour laquelle, avec le temps, d’autres espèces viennent naturellement coloniser et diversifier les pelouses uniformes. Plus il y a de diversité, moins on a besoin de contrôler les intrus. 

Adopter plutôt une pelouse durable !

Une pelouse durable est une pelouse saine et en santé qui permet de remplir entièrement ses fonctions utilitaires et bénéfiques. Dans l’apparence générale, elle peut ne pas sembler parfaite, mais elle résiste beaucoup mieux aux insectes, mauvais herbes et maladies. Elle est bien adaptée aux résidences situées au bord d’un cours d’eau et en raison de leur densité, les mélanges de graminées ont une meilleure capacité à retenir l’eau contre le ruissellement. Elle permet aussi une meilleure absorption des éléments nutritifs, tel le phosphore et l’azote, qui réduit le risque d’eutrophisation des lacs.

Les mélanges de graminées à gazon jouent un meilleur rôle dans le contrôle du ruissellement que les surfaces imperméables.

Les avantages

  • Adaptée aux conditions climatiques ;
  • Adaptée aux conditions du type de sol présent ;
  • Ne croît pas excessivement, ainsi elle a besoin de moins de tonte ;
  • Requiert très peu d’engrais qui réduit les surplus d’éléments nutritifs tel le phosphore ;
  • Aucun pesticide est nécessaire ;
  • Ne demande pas d’arrosage ;
  • Contribue à la diversité végétale et animale.

Des inconvénients ?

  • Aspect moins uniforme et moins dense ;
  • N’atteint pas les mêmes standards d’esthétisme (mais comble les attentes raisonnables).

Mais le mieux dans tout ça, c’est qu’elle demande très peu d’entretien et donc très peu de temps !

Les espèces recommandées

Les espèces se divisent en trois principales catégories.

Légumineuses : Trèfle blanc, lotier corniculé.
Graminées : Fétuques fines (Chewing, Durette, rouge traçante), fétuque élevée, pâturins (annuel, du Canada, des prés, commun), mil, ivraie vivace
Autres : Thym, camomille romarin, camomille anglaise, achillée millefeuille.

Le trèfle blanc, un indispensable à notre pelouse

Le trèfle blanc permet d’apporter l’azote de l’air dans le sol pour transmettre ce nutriment essentiel aux autres plantes. Faisant partie de la famille des légumineuses, il joue le rôle des engrais azotés à libération lente. Il protège donc contre le transport de l’azote par l’eau ruissellement, contrairement aux engrais à libération instantanée.

Avantages :

  • Enrichit le sol en azote;
  • Tolère la sécheresse;
  • Protège contre les contaminants (punaises des céréales, vers blancs);
  • Nécessite moins de tonte;
  • Attire les insectes utiles;
  • Rustique.

Inconvénients :

  • Glissant;
  • Tache les vêtements;
  • Attire les abeilles;
  • Tolère mois l’ombre;
  • N’est pas résistant au piétinement intensif.

Saviez-vous que… Il ne faut pas tout éliminer les pissenlits de la pelouse! Leur présence est importante, car ils permettent de décompacter le sol en plus de fournir une source de pollen et de nectar aux insectes pollinisateurs. Toutefois, ils indiquent que le sol présente une carence en calcium et un excès en potassium. Pour contrer ce manque, il est possible d’ajouter de la cendre de bois en petite quantité!

La fertilisation naturelle

L’épandage d’engrais

Si vous utiliser des engrais, assurez-vous d’utiliser des engrais à libération lente. Elle permet de libérer de façon contrôlée l’engrais en relâchant qu’une petite quantité de nutriments à la fois, ce qui laisse le temps aux plantes d’absorber les substances nutritives selon leur besoin. Un tel engrais permet de réduire les risques potentiels de contaminer les plans d’eau.

Il faut aussi privilégier des engrais sans phosphore ou à faible teneur en phosphore (moins de 3%), car les sols au Québec sont déjà naturellement saturés en phosphore.

Une mauvaise utilisation de l’engrais a des impacts sur l’environnement

  • Pollue les nappes phréatiques et les cours d’eau;
  • Augmente les algues bleu-vert;
  • Tue la vie biologique du sol;
  • Accélère la destruction de l’humus;
  • Risques de maladies et d’infestations d’insectes ravageurs;
  • Désorganise la structure du sol.

Attention ! Même les engrais naturels et composts contiennent du phosphore! Les fertilisants à base organiques peuvent contenir jusqu’à 85% d’engrais synthétique. Il faut bien vérifier les composantes avant d’acheter un engrais naturel. Il faut aussi éviter la mention «biomasse».

 La fertilisation naturelle

Plusieurs méthodes existent pour substituer les fertilisants par des approches naturelles qui apportent des éléments essentiels aux végétaux.

  1. Faire de l’herbicyclage : Laisser les résidus de coupe du gazon sur la pelouse pour permettre de réduire jusqu’à 30% les besoins en engrais.
  2. Laisser pousser ou planter des légumineuses pour fournir de l’azote (trèfle blanc).
  3. Broyer et épandre les feuilles mortes à l’automne dès qu’elles tombent pour fournir des oligo-éléments et du carbone.

Si vous avez à utiliser des fertilisants…

  • Les engrais naturels doivent être mélangés avec des apports de matières organiques comme les résidus de gazon;
  • Ne jamais fertiliser avant ou après une forte pluie et durant l’été (surtout lors des canicules);
  • Ne jamais épandre d’engrais dans la bande riveraine;
  • Limiter son utilisation d’engrais.

Pour en savoir plus sur l’entretien de la pelouse

  • Fiche informative sur l’entretien de la pelouse du ROBVQ : Fiche_pelouse
  • Implantation d’une pelouse durable : Dépliant
  • L’entretien d’une pelouse durable : Dépliant
  • La fertilisation d’une pelouse durable : Dépliant
  • Implantation et entretien d’une pelouse durable : Document synthèse 

L’ampleur de ces impacts sur la ressource en eau va principalement dépendre des changements de comportements que nous allons apporter, que nous appelons LES BONNES PRATIQUES. Il est temps d’agir! Vous vous demandez comment participer?

Sources

GUIDE : IMPLANTATION ET ENTRETIEN D’UNE PELOUSE DURABLE. (2017). Saint-Hyacinthe. Repérée à http://www.fihoq.qc.ca/medias/D1.1.14B.pdf

Accueil | Fédération interdisciplinaire de l’horticulture ornementale du Québec | FIHOQ. (2017). Fihoq.qc.ca. Repéré le 27 juillet 2017, à http://www.fihoq.qc.ca/

Regroupement des organismes de bassins versants du Québec. Fiches sur l’aménagement et l’entretien des propriétés résidentielles.

Écrivez ici...