Les espèces envahissantes

Qu’est-ce qu’une espèce envahissante?

Une espèce envahissante est un animal, une plante ou un micro-organisme (virus, bactérie ou champignon) introduit par l’homme, dans un milieu où il n’est pas naturellement présent. Une espèce est considérée envahissante lorsque son introduction dans un nouveau milieu menace les écosystèmes et cause des dommages écologiques, sanitaires, économiques et/ou sociaux.

Ces espèces détiennent un important pouvoir de colonisation; par leur forte capacité de reproduction et de dispersion, elles peuvent proliférer au détriment des espèces locales et des écosystèmes. Elles s’adaptent rapidement au milieu où elles sont introduites et entrent en compétition avec les espèces indigènes et les mettent en danger.

Autant les milieux aquatiques que terrestres peuvent être touchés!

Comment sont-elles introduites?

Les espèces exotiques envahissantes peuvent avoir différentes portes d’entrées sur le territoire de l’Abitibi-Jamésie :

  • La navigation de plaisance; particulièrement par le transfert d’une embarcation d’un lac à un autre;
  • L’utilisation d’appâts vivants (ex.: Gobie à tâches noires);
  • L’aquariophilie, jardins d’eau ou l’aquaculture;
  • Le transport, notamment celui des marchandises/importations/équipement (avion, train, camion, bateau) ou de loisir par les véhicules tout-terrain (VHR);
  • Commerce direct: d’espèces ornementales ou horticoles.

Elles sont à nos portes!

Même si différentes espèces exotiques envahissantes ont été répertoriées sur les territoires avoisinants, pour l’instant, peu d’espèces ont été répertoriées au nord de la ligne de partage des eaux. Il est donc primordial de voir à la prévention et la sensibilisation afin de ralentir le processus inévitable de propagation

Une fois introduites dans un milieu, ces espèces sont très difficile et couteuse à contrôler, et souvent impossible à éradiquer.

Quelles sont les espèces présentes en Abitibi?

Roseau commun

Plante de milieux humides (marais et fossés). Il remplace progressivement les quenouilles, qui filtraient efficacement les métaux polluants.

Image:(www.pixabay.com)
Les espèces envahissantes

Myriophylle à épi

Reproduit de multiple façons: toute tige fragmentée peut produire un individu à part entière. Les fragments sont transportés par le courant, les embarcations, les remorques, le matériel et les animaux.

(memphremagog.org)

Renouée du japon

Son système racinaire libère des toxines nuisibles aux autres espèces. Elle résiste à toutes les conditions, même dans l’asphalte.
Ses tiges tombées empêchent les autres plantes de s’implanter sur les rives, il y a alors érosion des berges.

Image:(wikipedia.org)

Alpiste roseau

Peuplements denses et purs, modifiant les milieux humides, les cours d’eau et les rivages. Il supplante les autres espèces et constitue une menace sérieuse à la biodiversité.

Cladocère épineux

Ce sont de petits crustacée. Ils s’accrochent aux filets, aux lignes à pêche ou aux câbles divers. Ils peuvent subsister en dehors de l’eau durant une longue période afin de survivre à l’hiver, à la dessiccation ou même à l’ingestion par un prédateur.

Présente dans plusieurs lacs de l’Ontario qui bordent la frontière du Québec, très fréquentés par les pêcheurs québécois, donc un risque d’introduction et de propagation à ne pas négliger.

Salicaire Pourpre

Originaire d’Europe, elle remplace la végétation native des marais, rend l’habitat pauvre pour la faune, altère les cycles hydrologiques et réduit les nutriments des milieux humides.

Panais Sauvage

Plante herbacée terrestre qui tolère également les milieux humides. Elle pousse en bordure des forêts, des routes, des sentiers et des bandes riveraines. L’exposition à la sève peut causer des éruptions cutanées sévères, des ampoules ou des brûlures.

Image: Bianca Bédard, CREAT

Quels sont leurs impacts?

Sur l’environnement :

  • Elles ont des impacts majeurs sur la biodiversité locale;
  • Elles ont un effet de prédation ou compétition réduit la nourriture et d’autres ressources pour les autres espèces;
  • Elles constituent en une menace pour certaines espèces rares ou vulnérables à l’intérieur d’un même écosystème;
  • Elles peuvent causer une perte des fonctions des écosystèmes/services écologiques bénéfiques aux humains (comme la pollinisation, la régulation du cycle de l’eau).

Sur l’économie locale :

  • Le contrôle est difficile et coûteux;
  • Répercussions négatives sur la productivité forestière, agricole ou aquacole;
  • Diminution de la valeur des propriétés lors de la présence d’une espèce envahissante (ex. perte de 20 à 30% lors de la revente);
  • Elles causent des pertes pour les pourvoyeurs;
  • Certaines EEE dégradent et endommagent les infrastructures;
  • Elles peuvent obstruer des prises d’eau potable;
  • Elles dégradent la beauté naturelle des plans d’eau;
  • etc.

Sur la société :

  • D’autres sont dangereuses pour la santé, par ex. la berce de Caucase (Heracleum mantegazzianum), qui contient des toxines et peut produire des dermatites (maladies de la peau: allergie, irritation) jusqu’à 48 heures après l’exposition (MSSS, 2011);
  • Ces espèces peuvent entraîner la réduction d’activités récréatives aquatiques ou terrestres pour des raisons de sécurité;
  • etc.

Que faire pour éviter la propagation?

Action que l’on peut poser:

  • Bien laver son bateau et ses équipements.Pour un lavage efficace, le gouvernement du Québec recommande de suivre ces 3 étapes:
  1. D’abord rincez à l’eau chaude.
  2. Pulvérisez avec un système fonctionnant sous haute pression.
  3. Laissez sécher au soleil pendant 5 jours.

Utiliser l’outil de détection

L’outil SENTINELLE de détection des espèces exotiques envahissantes du Ministère Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements climatiques permet de localisez, photographiez et signalez les espèces exotiques envahissantes que vous croisez sur votre route lors de vos activités professionnelles ou récréatives. Vous contribuerez ainsi à protéger la biodiversité du Québec.

Nous vous incitons à signaler vos observations sur le programme Sentinelle au :

https://www.environnement.gouv.qc.ca/biodiversite/especes-exotiques-envahissantes/sentinelle.htm

Pour toutes informations supplémentaires, observations ou questionnements veuillez contacter l’OBVAJ

Station de lavage d’embarcation nautiques

La CRRNT (Commission Régionale des Ressources Naturelles du Territoire) en collaboration avec divers collaborateurs, dont l’OBVAJ, a rédigé un rapport sur le contrôle des espèces aquatiques envahissantes par station de lavage de bateau en Abitibi-Témiscamingue. Ce rapport vous intéresse? Trouvez-le ici!

Rapport Espèces Envahissantes_ 2013

Des stations de lavage mobiles et/ou permanentes sont disponibles en région,  certaines payantes et d’autres gratuites. Utilisez-les ! Visitez le site Web de la CREAT pour trouver laquelle est la plus près:
https://www.creat08.ca/ocalisation-des-stations-de-lavage-mobiles/

Surveillez les envahisseurs; Ouvrez l’oeil!!

Nous vous invitons à consulter le dépliant développé par le Comité de lutte contre les espèces exotiques envahissantes de l’Abitibi-Témiscamingue afin d’obtenir plus d’informations sur les espèces à surveiller particulièrement en Abitibi-Témiscamingue en cliquant ici

Il est également possible de consulter le feuillet informatif crée par le Conseil québécois des espèces exotiques envahissantes portant sur la surveillance.

Un Comité de lutte contre les espèces exotiques envahissantes en Abitibi-Témiscamingue

Un Comité de lutte contre les espèces exotiques envahissantes (EEE) existe en Abitibi-Témiscamingue, le saviez-vous ? Effectivement, depuis mars 2015 un comité regroupant divers acteurs impliqués dans la prévention des espèces exotiques envahissantes de la région se sont unis afin de mettre en place uns stratégie régionale et des actions concrète afin de sensibiliser la population et de prévenir la propagation ou l’arrivée de certaines EEE.

Le Comité de lutte contre les espèces exotiques envahissantes comprend notamment :
  • Le Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue (CREAT);
  • L’Organisme de bassin versant du Témiscamingue (OBVT);
  • L’Organisme de bassin versant Abitibi-Jamésie (OBVAJ);
  • La Direction du parc d’Aiguebelle (SEPAQ);
  • Le Ministère des Transports du Québec (MTQ);
  • Le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parc (MFFP);
  • Le Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) (maintenant MELCC);
  • Le Centre Intégrée de la Santé et des Services Sociaux (CISSS);
  • L’Association des riverains du lac Fortune;
  • Tourisme Abitibi-Témiscamingue (ATRAT);
  • Etc.

À la suite des travaux réalisés par le CREAT, une page web entièrement dédiée à l’information, la sensibilisation et la prévention des EEE a été élaborée. Pour de plus amples informations sur les espèces extiques envahissantes sur le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue et les dernières nouvelles, nous vous invitons à consulter la page ESPÈCES EXOTIQUES ENVAHISSANTES.

L’ampleur de ces impacts sur la ressource en eau va principalement dépendre des changements de comportements que nous allons apporter, que nous appelons LES BONNES PRATIQUES. Il est temps d’agir! Vous vous demandez comment participer?

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