Résultats 2019 : Projet pilote d’analyse de la qualité des eaux de surface
L’Organisme de bassin versant Abitibi-Jamésie a mené pendant trois ans successifs (2017-2019) le projet d’analyse de la qualité des eaux de surface. Ce dernier vise à évaluer la santé des cours et plans d’eau dans la région de l’Abitibi. Il a pour objectif de compléter également les données collectées par les réseaux gouvernementaux du Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (Réseaux-Rivières et Réseau de surveillance volontaire des lacs). Au total, dix-neuf (19) stations d’échantillonnage ont été identifiées sur les cours d’eau et douze (12) sur les lacs dans la région d’Abitibi-Jamésie. Pour plus de détails, consultez le Rapport d’échantillonnage 2019.
Ce projet constitue une étape primordiale à la mise en place des actions nécessaires à la protection et la préservation des ressources de l’eau dans la région. Il s’agit d’un outil permettant également d’offrir aux gestionnaires et aux acteurs locaux des données pour les zones où le suivi s’avère nécessaire. Ce rapport ne permet pas de déterminer les sources de pollution, mais bien d’évaluer la qualité de l’eau à partir des indices conçus à cette fin.

Rivière Harricana (Val-d’Or)
Résultats de la qualité de l'eau des rivières de 2017 à 2019
1. selon l’indice de la qualité bactériologique et physico-chimique (IQBP6) :
L’indice de la qualité bactériologique et physico-chimique révèle une dégradation de la qualité de l’eau des rivières Duparquet (Gallichan), Dagenais, La Sarre, Thibault, Landrienne et Crique Paquet .
Les cotes de qualité de l’eau de ces stations varient entre douteuse, mauvaise et très mauvaise (tableaux 1, 2 et 3). Les pressions anthropiques concentrées dans ces rivières (activité agricole, densité urbaine, rejets industriels, rejets des eaux usées non traitées) pourraient être à l’origine de cette détérioration. Les autres rivières Lois, Duparquet (station 3), Fournière, Milky, Harricana et Taschereau présentent une eau de qualité satisfaisante.
Bassin versant de la rivière Abitibi
Tableau 1 : Qualité de l’eau dans le bassin versant de la rivière Abitibi (2017-2019).

Bassin versant de la rivière Harricana
Tableau 2 : Qualité de l’eau dans le bassin versant de la rivière Harricana (2017-2019).

Bassin versant de la rivière Bell
Tableau 3 : Qualité de l’eau dans le bassin versant de la rivière Bell (2017-2019).

2. Selon l’indice de diatomées de l’Est du Canada (IDEC) :
L’indice diatomées de l’Est du Canada (IDEC) démontre que la qualité de l’eau est polluée dans les rivières Lois et Harricana (tableau 4). Selon l’IQBP6, la qualité de l’eau est satisfaisante dans ces deux rivières. L’IDEC semble donc plus sévère et précis que l’IQBP6.
En comparant les résultats de l’IDEC, il est observé que les rivières Lois (station 4) et Harricana ont eu la même côte pendant les trois années, soit légèrement polluée. Tandis que la station avale de la rivière Lois (station 1) a été classée fortement polluée en 2017, ensuite polluée en 2018 et 2019 (tableau 5). Cette différence de qualité de l’eau de la rivière Lois (station 1) pourrait être due à la quantité des précipitations observée en 2017, 2018 et 2019. En effet, la somme des précipitations quinze jours précédant l’échantillonnage des diatomées a été calculé pendant les trois années. Les résultats montrent une valeur de 164,4 mm observés en 2017, de 30,6 mm observés en 2018 et de 51,6 mm observés en 2019. La quantité des précipitations ayant eu avant l’échantillonnage des diatomées en 2017 représente le double de celle constatée en 2018 et 2019.
Tableau 4 : Résultats de l’IDEC, été 2019.

Tableau 5 : Résultats de l’IDEC en 2017, 2018 et 2019.

3. Selon l’analyse des paramètres physico-chimiques:
- Conductivité : le ruisseau Thibault (à Amos) dépasse le seuil (> 200 µS/cm) tout au long de l’été. Ceci indique une augmentation des matières dissoutes qui pourraient être d’origine de polluants ou naturel.
- pH : toutes les rivières respectent les normes sauf la rivière Fournière, où l’eau est acide (pH entre 3 et 5).
- Teneur en oxygène dissous (TOD), toutes les rivières présentent des teneurs permettant le maintien d’un habitat aquatique productif, à l’exception rivières Lois (Macamic), Taschereau (Belcourt) et le ruisseau Thibault (Amos). Ces dernières enregistrent une TOD inférieure au seuil (6 mg/l), ce qui signifie que le taux d’oxygène est faible pour la vie aquatique.
- Températures de l’eau : élevées (entre 19 et 27 °C) dans la plupart des rivières.
État trophique des lacs en 2017, 2018 et 2019
Bassin versant de la rivière Abitibi
En analysant les résultats des années 2017, 2018 et 2019 dans le bassin versant de la rivière Abitibi, l’état trophique global du lac Abitibi, demeure au même niveau d’eutrophisation avancé (eutrophe et hyper-eutrophe). Quant aux lacs Macamic et Lois, une dégradation de la qualité de l’eau est constatée entre les trois années. En fait, l’état trophique global est passé de mésotrophe à méso-eutrophe pour le lac lois et de méso-eutrophe à hyper-eutrophe pour le lac Macamic. Le lac d’Alembert est le seul dans le bassin versant de la rivière Abitibi ayant connu une amélioration (eutrophe en 2017 et 2018 et mésotrophe en 2019) (tableau 6).
Bassin versant de la rivière Harricana
Les résultats d’état trophique dans le bassin versant de la rivière Harricana ont été également comparés entre les années 2017, 2018 et 2019. Les lacs Legendre et Berry demeurent en bonne santé (oligotrophe), le lac Beauchamp a gardé également son état méso-eutrophe pendant les trois années. Quant aux lacs Blouin et Montigny, un changement de la qualité de l’eau a été observé, en passant d’un état acceptable en 2017 (mésotrophe ou méso-eutrophe) à critique en 2018 (hyper-eutrophe). Contrairement à ces derniers, l’état trophique du lac Lemoine a connu une amélioration dans le temps (eutrophe en 2017 à oligo-mésotrophe en 2018 et 2019) (tableau 6).
La forte présence de villégiature pourrait expliquer l’eutrophisation des lacs Beauchamp, Montigny et Blouin.
Tableau 6: État des lacs dans les bassins versants de la rivière Abitibi et de la rivière Harricana en 2017, 2018 et 2019.

Partenaires financiers 2019 du projet
